samedi 1 décembre 2007

Présentation de la Ville de Dogondoutchi

Scène de vie à Dogondoutchi avec une vue de la colline mythique qui donne son nom à la ville.
Située à 274 Km à l’Est de Niamey, au pied d’un long rocher qui lui a donné son nom, repose en toute quiétude un des fiefs du patrimoine culturel nigérien, la ville de Dogondoutchi, un nom qui se veut rigide et compact pour une ville impénétrable.
Les Arawas, communauté haoussa majoritaire dans la région, se glorifient toujours d’être les descendants de la Reine Sarraounia , une dame de fer qui a farouchement lutté contre la pénétration coloniale. La Saraouta Arewa ( chefferie traditionnelle des Arawas) dont l’influence est encore forte, est le gardien d’une tradition véhiculée à travers l’organisation sociale et le système des valeurs établies. Un système que les religions n’ont pas pu entravé. A Doutchi comme ailleurs en Afrique, les rites animistes se justifient par certaines prescriptions de la religion. Les coutumes s’entremêlent, Islam, Christianisme et croyances ancestrales concilient leur différences et vont ensemble.
Cette région dispose aussi d’importants et mystérieux sites historiques, c’est par exemple le site de Lougou avec « la pierre qui rend justice », lieu mémorable et historique où la reine Sarraounia Mangou s’est vaillamment battu contre les colonisateurs de la mission de Voulet-Chanoine dont on retrouve encore les vestiges, le village de Bagagi des Arnas ou animistes où le mystérieux Baoura doté de toutes les puissances magiques traîne dans son sillon, multiples collines mythiques dont chacune est porteuse de son histoire spécifique….
La vivacité des arts de l’oralité dans cette région découle de cette conservation et de cet attachement aux valeurs ancestrales dont l’hospitalité. Les 50.000 habitants de la ville accueillent les trois cent invités au Festival International du Conte et des Arts de l’Oralité, venus de tous les horizons témoigner aussi de la mémoire de leurs peuples.
Au pied du rocher chargé d’histoire, les hommes et les contes se croiseront le temps d’une rencontre, le temps d’un partage où la parole est reine.
Le choix de cette Cité de l’Aréwa pour abriter le Festival Gatan-Gatan tient surtout d’un principe très simple : Dogondoutchi est la Zone de confluence ou « Tampon » entre toutes les cultures du Niger ; par sa situation géographique elle est à cheval entre les régions zarmaphones à l’Ouest et les zones hausaphones à l’est, c’est cette particularité qui a fait que pour faire se rencontrer les cultures, nous avons choisi cette région, Dogondoutchi c’est aussi une ville où se parlent et se retrouvent toutes les langues du Niger.
Elle a aussi une particularité sur le plan administrative : elle a en effet en dehors des structures administratives modernes, une structure traditionnelle unique au Niger. C’est la présence dans la même ville d’un « Kona » qui est en quelque sorte le maire qui s’occupe uniquement de gérer les affaires de la ville de Doutchi, et un Chef de Canton dont la responsabilité s’exerce spécifiquement hors de Dogondoutchi.

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